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FERNANDO ARRABAL Entrevista de Francesco Borgonovo publicada en italiano en el diario LIBERO el 1° de diciembre de 2007


Fernando Arrabal en la pelicula de Houellebecq Foto/Lis


Votre œuvre a été souvent censuré. Vous avez été meme jugé en Espagne et puis indiqué comme . Pouvez-vous expliquer pourquoi et que rapport vous aviez avec le régime de Franco ?

Je piaffe sur le coursier du Paradis. En 1967 j'ai été arrêté , emprisonné et jugé pour avoir écrit une dédicace "panique" à un jeune homme qui me la demandait. (j'ai toujours été hostile au régime franquiste qui m' a privé d'un père et d’écrire en Espagne ). Plus tard j'ai publié une Lettre au général Franco dans laquelle j'exposais tous les malheurs qu'il représentait pour l'Espagne . Voilà pourquoi j'étais considéré comme persona non grata par le régime. Je transformais l’éternité et ses instants.

Quand vous jugaient, des importants intellectuels de toute Europe vous defendaient. Entre eux, Beckett. Etiez-vous amis ? Echangiez-vous des idées et des opinions à propos de votre travail ?
J'ai bien connu Beckett avec qui je jouais aux échecs . Je venais le voir chez lui . Il m'a fait le plaisir et l'honneur de parler de mes pièces élogieusement , et a écrit aux juges à Madrid une très belle lettre pour ma défense car on lui avait interdit de venir à Madrid.

Un autre grande écrivain que vous avez connu est Yukio Mishima. Je lis dans une votre biographie que vous avez été invité en Japon pour voir sa pièce sur Hitler. A l’apparence, vos œuvres sont très differents. Que rapport aviez-vous avec lui ? Quelles sensations a vous donné rencontrer Mishima ?

J'ai apprécié de pouvoir rencontrer Mishima , bien que ne partageant nullement son enthousiasme pour tout ce qui touchait à l'activité martiale. J'ai préféré faire la connaissance de Terayama parce qu'avec lui j'ai pu jouer aux échecs japonais : le shogui .


Pouvez vous raconter comme est né l’experience de « Panique » ? Et, s’il est possible, quels sont ses objectifs ?

En 1963 j'ai écrit le manifeste sur le mouvement panique , fondé avec Topor et Jodorowsky. Ce dernier et moi-même fréquentions le groupe surréaliste et nous avons décidé de faire quelque chose de différent parce que , bien que satisfaits d'approcher André Breton , nous n'aimions pas le caractère un peu trop sérieux et autoritaire des rapports qu'il entretenait avec le groupe . Le Panique est fondé essentiellement par sur deux piliers : le rôle de la mémoire, de la confusion , et l'importance du hasard. De plus , tout le monde peut se dire panique. Nous fuyons tout sectarisme. Et nous essayons de déchiffrer le fil et le secret.


En aucuns cas, il me semble que vos travails s’approchent du surrealisme. Quelles relations avez-vous eu avec les surrealistes et avec leur Breton. Vous vous etes fréquenté ? Quelles etaient vos divisions ?

J'ai été enchanté de passer trois ans au groupe surréaliste, mais je viens d'exposer quelles étaient nos différences.
J‘ai toujours voulu fleurir l’arbre et la vie jaillissant de la terrasse et ses étoiles.

Un intellectuel qui s’intéressait à votre travail fut Sartre. Toutefois, vous avez dit que fut mieux qu’il n’avait pas écrit une préface à une votre œuvre. Que pensez-vous de philosophe francais et des ses idées ?
Sartre a fait preuve de dogmatisme en voulant se montrer de plus en plus gauchiste. Je n'aime pas que l'on traite de "salauds" tous ceux qui ne partagent pas étroitement votre point de vue . Il a dailleurs fini par ¨tomber dans la naïveté en se laissant berner par les Cubains et les Chinois. Toutefois il a eu la chance d'avoir à la fin un secrétaire très intelligent:Benny Lévy. Grâce à celui-ci il n’a plus rêvé de chimères ou d' utopies sanglantes.


Apres votre « Lettre à Franco », vous avez écrit des autres textes aux dictateurs. Stalin, Fidel castro. Quelles sont leurs caracteristiques communes ?

Tous les dictateurs se ressemblent , leur comportement est interchangeable si leurs opinions divergent. Ils manquent tous d'humour et se prennent au sérieux. Ils mentent comme ils respirent , avec beaucoup de conviction. Ils sont cernés par des rancoeurs fatalement exactes. Ils sont purgés de tout amour ; leurs têtes sombrent dans la norme grégaire et criminelle.


J’ai lit que en 1968 vous etes allé en Mexique avec Jim Morrison. Que rappellez-vous de l’experience ? Comme jugez-vous le poésies de Morrison ?

Je me souviendrais toujours de Jim Morrison , qui était un poète dans sa vie quotidienne. En 1968 à Mexico nous sommes tous les deux tombés dans un traquenard qu'on nous avait tendu et nous avons eu beaucoup de mal à nous en sortir. Il déployait des éclairs dans son sillage lorsqu’il parlait avec souffle et modulation.


Dans votre vie, vous avez rencontré des grands écrivains, poètes, dramaturges : Tennessee Williams, Gore Vidal, Truman Capote, Pier Paolo Pasolini. Quelqu’un entre eux vous était plus chère ? Qualcu’un vous a influencé ?

De tous ces écrivains que vous évoquez c'est Pasolini dont je me sens le plus proche et que j'ai le mieux connu. C'est grâce à lui que j'ai tourné mon film L'arbre de Guernica à Matera , il m'avait indiqué cet endroit qui s'est révélé idéal. Mais je ne crois pas avoir subi une quelconque influence de ces auteurs. Je suis guetté par le feu et l’orage.

Il y a des nouveaux auteurs qui vous exaltent et que vous lisez volontiers ou dont vous regardez les films ou les œuvres théatrales ? Il vous semble qu’il y a des nouvelles interessantes dans la littérature européenne d’aujourd’hui ?

Aujourd'hui nous assistons à une nouvelle Renaissance scientifique spectaculaire et philosophique ,Elle se fait souvent dans les catacombes alliant signes et signaux. . Ce qui fait le plus de bruit n'est pas ce qui restera dans les mémoires.


Vous avez pratiqué beaucoup des arts : littérature, cinéma, théatre, échecs. Quelle préferez-vous ? Quelle vous a donné les emotions plus fortes ?

J'ai tout pratiqué avec enthousiasme , et particulièrement...les échecs, en visitant l’or et le pavillon.